Health

Le trafic de faux médicaments en Afrique : quelles solutions pour un drame sanitaire et économique méconnu ?

faux médicaments

Le trafic de faux médicaments sur le continent africain : état des lieux d’un trafic très lucratif et peu sanctionné

Aujourd’hui, une femme souffrant de diabète à Cotonou, au Bénin, doit se rendre sur le marché Dantokpa, un des plus grands marchés de rue africains, pour acheter ses antidiabétiques. Les médicaments dont elle a besoin y sont bien moins chers qu’en pharmacie. Dans ces fameux marchés, que l’on retrouve dans la plupart des grandes villes d’Afrique de l’Ouest, tous les types de médicaments sont exposés sur des étalages à même le sol. Le principe actif de son antidiabétique étant hautement surdosé, cette femme cotonoise décède après la prise du médicament.

L’histoire de cette femme ne représente pas un cas isolé. Le trafic de faux médicaments en Afrique entraîne la mort de centaines de milliers de personnes chaque année.

Quentin Duteil, pharmacien, travaille pour l’Organisation PanAfricaine de Lutte pour la Santé (OPALS). Il nous explique que « tous les médicaments peuvent être falsifiés et de nombreuses manières différentes : par exemple moins de principe actif ou un principe actif toxique ». Il s’agit en fait de médicaments, toutes classes thérapeutiques confondues, dont le principe actif est sous-dosé, surdosé, n’est pas le bon ou est tout simplement absent.

Duteil souligne également l’importance de la distinction entre contrefaçon et falsification. « On ne devrait appeler contrefaçon que les atteintes à la propriété intellectuelle », nous dit-il. « Dans la falsification, on veut parler de toutes les autres altérations des médicaments qui vont tromper le malade et entraîner des risques pour la santé publique. »

La contrefaçon de médicaments cause d’importantes pertes d’argent à l’industrie pharmaceutique. La falsification de médicaments, quant à elle, représente un véritable enjeu de santé publique.

« Il n’y a pas un trafic, il y a des milliers de trafics, il y a des milliers de trafiquants. » – Geoffroy Bessaud, responsable coordination anticontrefaçon chez l’entreprise pharmaceutique transnationale Sanofi.

Carte

L’Inde et la Chine sont les deux plus gros producteurs du trafic. Le continent africain, et plus particulièrement l’Afrique de l’Ouest, est la cible privilégiée des trafiquants.

Le trafic de faux médicaments connaît deux gros producteurs : l’Inde et la Chine. D’autres pays comme le Pakistan, le Brésil ou la Russie produisent de plus en plus également. L’Afrique est considérée comme le « terrain de jeu favori des trafiquants », le continent étant victime de nombreuses failles dans son circuit pharmaceutique. Les chaînes logistiques défaillantes du circuit facilitent l’accès pour les trafiquants.

Après les producteurs, il y a les trafiquants qui interviennent pour commercialiser le médicament. Des politiques et des professionnels de santé corrompus prennent également part au trafic en l’organisant dans leur pays, au niveau local, et en prenant leur commission. C’est notamment le cas du député Mohamed Atao Hinnouho, homme politique béninois chez qui environ 94 tonnes de faux médicaments ont été saisies en décembre 2017.

D’autres acteurs participent au trafic de faux médicaments, comme les mafias (italienne, grecque, mexicaine), notamment les mafias de la drogue qui, de plus en plus, se mettent à trafiquer de faux médicaments au vu de la rentabilité et de l’absence de sanction dans ce circuit illégal.

Enfin, comme nous l’explique Quentin Duteil, « de plus en plus, il y a ‘tout un chacun’, puisque fabriquer un faux médicament, c’est très facile. Une presse à comprimés, cela fait la taille d’un vieux photocopieur, on peut en avoir un dans son garage et même sur son bureau et fabriquer du faux, on crée un site Internet en 2-3 clics, on lui donne une apparence professionnelle, on va sur les réseaux sociaux ou ailleurs, on utilise des spams, et puis on envoie des faux médicaments par la poste. »

En plus du trafic dans le circuit de distribution physique, il existe depuis quelques années un trafic important sur Internet.

Le trafic de faux médicaments est extrêmement lucratif. On estime que sa rentabilité est au moins 20 fois supérieure à celle du trafic de drogues. A cela s’ajoute le fait que ce soit « une activité criminelle qui est encore trop peu réprimée » aujourd’hui, selon les mots de Geoffroy Bessaud. Dans la plupart des pays africains, la législation n’existe pas ou n’est pas adaptée.

Comme le met en évidence Bessaud, « quand vous ajoutez sanctions pas énormes avec attractivité financière considérable, les gens s’y investissent. »

Ces activités criminelles représentent un danger pour la santé publique, puisqu’on parle de centaines de milliers de victimes tous les ans, mais il y a également des conséquences socio-économiques. Le trafic de faux médicaments engendre des pertes économiques considérables pour les Etats. En Europe, par exemple, 90 000 emplois directs et indirects sont perdus et 1,7 milliard d’impôts et de taxes ne sont pas recouvrés chaque année. Pour Geoffroy Bessaud, « on peut imaginer par extrapolation que sur d’autres continents beaucoup plus touchés (comme l’Afrique), ce soit encore plus important. »

Une lutte qui a du mal à prendre de l’ampleur

« Aujourd’hui, que ce soit auprès des décideurs, des professionnels de santé et du grand public, il y a une ignorance qui est quand même assez importante de la dimension du problème. » – Geoffroy Bessaud.

Alors que le trafic de faux médicaments représente un véritable fléau de santé publique en Afrique, comment se fait-il qu’il soit aussi méconnu ? Pour Quentin Duteil, cette absence de reconnaissance du problème tient à trois principaux facteurs.

Selon le pharmacien, on ne pense pas que les médicaments puissent être falsifiés, « on n’imagine pas qu’on puisse aller à ce degré de tromperie ».

Ensuite, il y a, depuis des années et encore aujourd’hui, une confusion importante entre la contrefaçon, donc l’atteinte à la propriété intellectuelle, et la falsification, c’est-à-dire la tromperie qui va mettre en danger la santé publique. Cette confusion a paralysé les institutions et les organismes qui voulaient s’occuper du sujet, et la communication, dans la mesure où l’on ne savait pas de quoi on parlait. Cela a entretenu la mauvaise connaissance du problème. De plus, la diabolisation de l’industrie pharmaceutique a contribué au manque d’intérêt de certains qui, à tort, restreignaient ce fléau aux questions de propriété intellectuelle.

Le dernier facteur est celui de l’absence de données concrètes. Mettre en évidence la falsification demande des analyses coûteuses que les pays les plus touchés par ce trafic ne sont souvent pas en mesure de subventionner. Il est aussi très compliqué d’établir le nombre exact de morts dues à la falsification des médicaments. Par ce manque de données, il est difficile de convaincre les autorités, scientifiques ou politiques, de l’ampleur du problème. Ainsi, selon Quentin Duteil, « on ne saute pas le pas de la communication grand public qui permettrait de diffuser l’information ».

L’historique de la lutte contre le trafic de faux médicaments traduit bien cette difficulté qu’ont eue les différentes institutions à agir efficacement pour combattre ce fléau.

WHO-OMS

L’Organisation mondiale de la santé, un acteur de la lutte bloqué par les volontés divergentes de ses Etats-membres.

Le problème du trafic de faux médicaments est évoqué pour la première fois en 1988 à l’Assemblée mondiale de la santé. S’ensuivent 18 ans de silence de la part de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

En 2006, l’OMS crée un groupe de travail spécifique pour traiter du sujet. Ce groupe, dénommé IMPACT, est composé d’experts et semble prometteur et efficace dans un premier temps, avant d’être rapidement inactif en 2008, puis dissout en 2010 en raison d’un blocage politique.

L’OMS étant une organisation politique, elle s’est retrouvée paralysée par les volontés divergentes de ses Etats-membres. Les pays producteurs de faux médicaments, tels que la Chine et l’Inde, se sont opposés à la lutte contre ce qu’on appelait encore la « contrefaçon » (plutôt que la falsification) sous prétexte que les pays économiquement développés voudraient conserver leurs brevets et ainsi empêcher le développement du marché des médicaments génériques dans les pays émergents.

Ces volontés contraires de la part de puissances équivalentes ont ainsi bloqué les avancées de l’Organisation dans la lutte contre le trafic de faux médicaments, paralysie qui a perduré pendant des années et perdure en partie encore aujourd’hui.

Interpol

Un exemple d’opération douanière et policière dans le cadre de la lutte contre le trafic de faux médicaments : l’opération Interpol PANGEA.

En 2006, les pharmaciens francophones lancent l’appel de Beyrouth à destination des professionnels de santé, appel qui n’est pas entendu. La première opération Interpol, PANGEA, est menée en novembre 2008. En 2009, l’ancien Président de la République française Jacques Chirac, avec le soutien de nombreux chefs d’Etat africains, lance le premier appel politique à Cotonou, au Bénin. L’objectif était de sensibiliser et mobiliser les chefs d’Etat afin que ces derniers prennent les mesures nécessaires pour lutter contre le fléau des faux médicaments. Jacques Chirac affirme durant cet appel, d’ailleurs bien reçu dans les pays africains, que « de toutes les inégalités, la plus blessante est l’inégalité devant la santé. »

La création de la Convention Medicrime par le Conseil de l’Europe constitue une autre étape dans ce long cheminement qu’est le combat contre le trafic de faux médicaments. Cette convention est ouverte à signatures en octobre 2011 et entre en vigueur en 2016.

Plus récemment, en novembre 2017, le Président de la République française Emmanuel Macron a évoqué la problématique du trafic des faux médicaments lors de son discours à Ouagadougou. Cela donne une légitimité à la lutte contre ce fléau : les dirigeants politiques sont au courant, il faut désormais se mobiliser.

Les solutions

La lutte contre le trafic de faux médicaments se met en place depuis quelques années. Geoffroy Bessaud souligne que « ce n’est pas un acteur seul qui va réussir, c’est l’ensemble de l’écosystème : il y a les laboratoires, les forces de police, les douanes, les ministères de Santé des différents pays, les organisations internationales, les associations de patients… »

Une des premières choses à encourager, c’est la criminalisation du trafic de faux médicaments et la mise en place d’un cadre législatif adapté et harmonisé dans les pays touchés par le trafic. La Convention Medicrime est le premier traité international qui criminalise toutes les activités liées à la production, à la distribution et à la propension des faux médicaments.

C’est également « le premier texte qui prévoit le dédommagement des victimes », précise Quentin Duteil. En cette fin d’année 2019, la Convention Medicrime a été signée par 32 pays, dont 7 non membres du Conseil de l’Europe parmi lesquels on trouve 5 pays africains. Sur ces 32 signataires, 16 pays ont ratifié la convention.

Un Comité de suivi de la Convention a été créé par la suite, en décembre 2018. Son objectif est de promouvoir la Convention Médicrime auprès d’autres Etats, la diffuser afin qu’elle soit ratifiée par le plus grand nombre. Ce comité vise également à analyser l’évolution de la situation dans les Etats qui ont ratifié la Convention. Le but est de leur apporter un conseil juridique pour transposer la Convention dans leur droit national et la mettre efficacement en application. En pratique, ce conseil juridique a du mal à se mettre en place au vu du manque de moyens du Conseil de l’Europe.

Sensibiliser et former les professionnels de santé est un autre élément crucial dans la lutte contre les faux médicaments. Un cours non obligatoire sur le sujet existe désormais à la Faculté de pharmacie de Paris par exemple. Pour Quentin Duteil, c’est un bon début, mais il faut aller plus loin.

Il est essentiel d’apporter aux étudiants en pharmacie et en médecine « l’information que ce trafic existe, leur expliquer ce qu’est ce trafic, ce qu’est un faux médicament, pourquoi le trafic se développe, quelles sont les pistes pour lutter contre le trafic de faux médicaments ».

L’objectif serait d’étendre ce type de cours à toutes les facultés. Duteil explique que « pour l’instant, on n’en est pas là, mais c’est un progrès puisqu’il y a encore quelques années, il n’y avait rien du tout. »

Pour éradiquer un trafic criminel, la réponse la plus instinctive est généralement de faire appel aux forces de l’ordre. Dans le cadre du trafic de faux médicaments, des opérations douanières et policières ont été réalisées en Afrique au cours des dernières années. Du 15 mai au 17 juin 2017 a notamment été coordonnée par Interpol l’Opération Heera, qui a permis la saisie de plus de 420 tonnes de faux médicaments en Afrique de l’Ouest et l’arrestation ou la mise sous surveillance d’environ 150 personnes.

Le marché Dantokpa

Le marché Dantokpa (Cotonou, Bénin), plus grand marché à ciel ouvert de l’Afrique de l’Ouest. Des faux médicaments y sont vendus chaque jour.

Quentin Duteil nous dit que, sur les marchés de rue africains, « c’est très facile puisque c’est au grand jour, aux yeux de tout le monde. La police arrive, fait le ménage, arrête les trafiquants. »

Cependant, comme le note Geoffroy Bessaud, arrêter les petits trafiquants dans les marchés de rue n’est pas le plus important. Ce qu’il faut, c’est trouver la source. Les marchés disparaissent pour réapparaître un an plus tard.

De plus, avec une législation inexistante ou inadaptée dans la majorité des pays d’Afrique concernant le trafic de faux médicaments, on ne peut souvent pas inculper les trafiquants et il arrive régulièrement que ceux-ci soient relâchés peu de temps après leur arrestation.

Il est également important de souligner que les petits trafiquants, les revendeurs dans les marchés de rue, qui sont bien souvent des femmes, jouent leur survie en essayant péniblement de gagner leur vie. A la suite du démantèlement des marchés, ces personnes-là perdent donc leur seul moyen de subsistance. Il faut donner les moyens à la population de survivre en dehors des activités criminelles. La façon dont les faux médicaments doivent être détruits après leur saisie représente un autre enjeu.

Malgré une prise de conscience en progrès depuis quelques années de la part des décideurs politiques africains, la volonté politique et les moyens nécessaires pour une action durable ne sont pas encore mis en place.

Un autre pan de la lutte contre le trafic de médicaments est la sensibilisation de l’opinion publique. Informer le plus grand nombre permettrait de rendre compte à l’échelle internationale de l’ampleur du problème, et donc d’amener les décideurs politiques à agir en conséquence. Les acteurs de l’information ont ainsi un rôle à jouer : celui de traiter du trafic de faux médicaments afin de montrer l’enjeu qu’il représente pour la santé publique. Le médicament est un produit qui concerne tout le monde, l’information de sa potentielle falsification devrait amener à une forte réaction de l’opinion publique et donc à des moyens mis en place par les Etats pour lutter contre le trafic de manière durable.

Les actions de l’industrie pharmaceutique : le cas de Sanofi

L’industrie pharmaceutique, souvent diabolisée, a un rôle à jouer dans la lutte contre le trafic de faux médicaments. L’entreprise pharmaceutique Sanofi a notamment été pionnière dans cette lutte.

Nous nous sommes entretenus avec Geoffroy Bessaud, responsable de la coordination anticontrefaçon de l’entreprise, qui nous explique son rôle et les actions de Sanofi pour contrer le fléau que représente le trafic de faux médicaments (dans la cadre de Sanofi, s’agissant d’une entreprise pharmaceutique, on parle plus de contrefaçon que de falsification).

Sanofi a mis en place une gouvernance en trois échelons. Au niveau de la direction générale, il existe un comité de pilotage composé de représentants des différents départements de l’entreprise, tels que la sécurité, le légal, le médical et les affaires publiques. Ce comité a pour fonction de valider la stratégie anticontrefaçon du groupe.

Cette stratégie se compose de deux volets : lutte et prévention. La lutte consiste à détecter les produits suspects sur le terrain, par le biais des inspecteurs de l’entreprise ou des forces de police et des douanes locales.

Laboratoire

Le Laboratoire Central d’Analyses des Contrefaçons (LCAC) de Sanofi analyse entre 2000 et 3000 échantillons de produits suspects chaque année.

Au deuxième niveau de la gouvernance, on trouve un comité de coordination opérationnelle, constitué également de représentants des départements cités précédemment. Il traite des cas de faux médicaments portés à la connaissance de l’entreprise avec le Laboratoire Central d’Analyses des Contrefaçons (LCAC).

Ce laboratoire créé en 2008 récupère et analyse, visuellement et physico-chimiquement, tous les échantillons suspects provenant du monde entier, dont une part conséquente arrive d’Afrique. Entre 2000 et 3000 échantillons sont analysés chaque année. Depuis 2008, Sanofi possède donc une base de données considérable de produits suspects. Tous les échantillons analysés ont une signature chimique. A l’arrivée d’un nouveau produit au laboratoire, Sanofi effectue un cross-checking pour voir si la signature chimique de ce nouveau produit correspond à celle d’un produit déjà connu du LCAC.

« L’idée, c’est qu’on soit organisé de manière à pouvoir réagir vite, parce qu’évidemment, on parle de santé publique, » nous dit Bessaud. « Donc quand on a un produit suspect qui nous arrive, il faut vite savoir s’il est effectivement contrefait ou pas, et dans quelle mesure il est dangereux. »

Après étude des produits suspects, le laboratoire rédige un rapport d’analyse, rapport qui est alors envoyé aux autorités locales des zones touchées par le trafic.

Le troisième niveau correspond à une structure miroir de ces comités de coordination opérationnelle dans les régions ou dans les pays affectés.

Sanofi fournit donc les éléments qui permettent aux autorités locales d’agir, c’est-à-dire de démanteler les réseaux. L’action ne se fait toutefois pas toujours au niveau local, cela dépend de la priorité des Etats. « Vous avez des Etats en Afrique qui sont confrontés à la fois au terrorisme, à des phénomènes de corruption importants, à des faiblesses en termes d’infrastructures, et malgré l’enjeu que représentent ces médicaments contrefaits, cela devient très compliqué. »

La partie prévention de la stratégie de Sanofi correspond à la protection industrielle, visible ou invisible, des boîtes de médicaments. Des éléments visibles de protection industrielle peuvent être de la pâte pour bien fermer la boîte ou des hologrammes sur la boîte. Un exemple de protection industrielle invisible est  l’usage d’encres réactives, encres que l’on dispose sur certains endroits de la boîte qui se sont repérables qu’avec un outil de lecture spécifique, explique Bessaud.

« En termes de progrès, ce qu’on constate, c’est que, grâce au laboratoire, on a pu fournir aux forces de l’ordre locales des éléments extrêmement documentés qui leur permettent d’agir. L’idée, encore une fois, c’est de pouvoir ensuite agir et de trouver la source. On a pu ainsi contribuer à démanteler des réseaux très importants dans les pays sources. »

La meilleure lutte contre le faux médicament ?

La plupart des pays africains connaissent une indisponibilité du médicament, du fait de ruptures de stock, de manque d’accès géographique dû aux moyens de transport limités et aux pharmacies peu nombreuses. L’aspect financier entre aussi en jeu, le médicament étant de manière générale plus onéreux en pharmacie que dans le circuit illégal.

La clarification du circuit pharmaceutique ainsi que l’accès facile et gratuit aux vrais médicaments contreraient le besoin d’aller se fournir dans un circuit parallèle et illégal. La mise en place d’une couverture sanitaire universelle serait ainsi l’aboutissement de la lutte contre le trafic de faux médicaments.

Pour citer une dernière fois Quentin Duteil, « la meilleure lutte contre le faux médicament, c’est de donner accès au vrai. »

 

 

Le marché Dantokpa (Cotonou, Bénin), plus grand marché à ciel ouvert de l’Afrique de l’Ouest. Des faux médicaments y sont vendus chaque jour.

L’Inde et la Chine sont les deux plus gros producteurs du trafic. Le continent africain, et plus particulièrement l’Afrique de l’Ouest, est la cible privilégiée des trafiquants.  

L’Organisation mondiale de la santé, un acteur de la lutte bloqué par les volontés divergentes de ses Etats-membres.

La Convention Medicrime, premier traité international criminalisant le trafic de faux médicaments et prévoyant le dédommagement des victimes de ce trafic.

Un exemple d’opération douanière et policière dans le cadre de la lutte contre le trafic de faux médicaments : l’opération Interpol PANGEA.

Le Laboratoire Central d’Analyses des Contrefaçons (LCAC) de Sanofi analyse entre 2000 et 3000 échantillons de produits suspects chaque année.

 

Author profile
Fiona Davoine